Les métiers de la transition écologique, une bonne idée pour les jeunes ?

Article: Les métiers de la transition écologique, une bonne idée pour les jeunes ?

Vos jeunes vous parlent d’écologie ? Pourquoi ne pas les orienter vers les métiers de transition écologique ? Des structures comme la Low tech skol et Api’Up se sont donné comme objectif d’allier métiers de la transition écologique et réinsertion professionnelle, l’une par la formation à la refabrication et au réemploi et l’autre faisant du “up-cycling” son business model. Aujourd’hui, les métiers de la transition écologique représentent-ils réellement une opportunité pour nos jeunes éloignés de l’emploi ? 

Pour cela il faut commencer par définir ce qu’est un métier de la transition écologique. 

L’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (Onemev) a développé une méthode pour évaluer l’impact de la transition écologique sur l’emploi. Elle se compose de deux approches complémentaires, l’une s’intéressant aux activités des entreprises et l’autre aux métiers exercés par les individus. C’est cette dernière qui nous intéresse. Elle opère une distinction entre les métiers verts, ceux à finalité environnementale, et les métiers verdissants, ceux qui sont amenés à évoluer pour intégrer la dimension environnementale. La somme des deux constitue l’économie verte. 

Mais quelle est la taille de l’économie verte en France ? Constitue-t-elle un secteur d’emploi significatif ?  

Les métiers verts ne représentent que 0,5 % de l’emploi total en France. Mais grâce à la méthode de l’Onemev s’y ajoutent 14 % de métiers verdissants. L’économie verte représente presque un sixième de notre économie, ce n’est pas négligeable sachant que cette part pourrait augmenter. 

Quelles sont les perspectives d’évolution de l’économie verte ?

Cette branche de l’économie est dynamique. En 2019, elle représentait un sixième des offres et demandes déposées à Pôle emploi. Un chiffre qui n’a rien d’étonnant, correspondant à la part de l’économie verte sur l’ensemble de l’économie. C’est en regardant les intentions d’embauches, qu’on décèle une tendance à la hausse. En effet les chiffres sont prometteurs, sur la période 2018-2019 les intentions d’embauches recensées pour les métiers de l’économie verte ont augmenté de 5 % de plus que pour le reste de l’économie.

D’autre part, il semblerait que le ralentissement de l’activité lié à la crise sanitaire ait en quelque sorte épargné l’économie verte. Cela peut être dû à la remise en question de notre l’ensemble de notre modèle économique qui a été mis à mal par la crise, allant de nos techniques de productions à nos habitudes de consommation. Un sondage auprès des entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire confirme cette tendance. 9 sur 10 estiment un contexte favorable malgré la crise, 8 sur 10 prévoient de recruter et un sixième voit la situation actuelle comme une opportunité pour le secteur.    

Le plan de relance de septembre 2020, baptisé « France Relance », avec 30 de ses 100 milliards alloués à l’économie verte, est censé stimuler le recrutement et la formation. Le bâtiment et les transports sont les premières cibles des politiques publiques et l’ensemble de l’économie, destinée à suivre de manière transversale. Le Haut Conseil pour le climat regrette des dispositions peu contraignantes qui n’incluent pas de mesures d’évaluation pour les entreprises. Elles ont obtenu 34 milliards sans contrepartie sociale ou environnementale.

Maintenant que nous savons de quoi il s’agit, où trouve-t-on ces métiers ? L’économie verte c’est 62 codes Rome, dont 10 sont des métiers verts. On retrouve ces derniers dans la production et la distribution d’eau (42 %), dans l’assainissement et le traitement des déchets (36 %) et dans la protection de l’environnement. Le reste sont des métiers verdissants. Ils touchent une grande diversité de secteurs, mais majoritairement le bâtiment (37 %), l’industrie (19,8 %) et le transport (19,7 %).  

Le secteur a l’air en forme et grandissant. Mais représente-il une réelle opportunité pour nos jeunes ? 

Les métiers de l’économie verte sont légèrement moins qualifiés que la moyenne. En 2019 les métiers les plus demandés mais aussi les plus recherchés étaient ceux du bâtiment (38 % des demandes et 46 % des offres) et ceux du transport (25 % des demandes et 23 % des offres). Ces deux secteurs se caractérisent par un niveau de compétences requises inférieur au niveau du Bac. Cela dit, le niveau de compétences requis est voué à augmenter avec le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’innovation, à l’instar de la filière de de la refabrication qui crée des emplois qualifiés difficilement remplaçables par des machines. 

Les exigences en termes de compétences augmentent, le secteur est en tension. En 2019, ce sont 59 % des recrutements dans l’économie verte qui sont considérés comme difficiles. Il faut voir les choses en face, l’économie verte ne respire pour l’instant pas la sécurité de l’emploi. Elle compte presque deux fois plus d’intérim que l’ensemble de l’économie. Les métiers les plus précaires sont les verts, avec un emploi sur deux en CDD dont cinq en contrat d’insertion et presque un tiers de temps partiel. 

Le secteur de l’économie verte ne requiert pas un haut niveau de qualification de la part des jeunes mais par conséquent n’offre pas les meilleures conditions de travail et de vie. L’économie circulaire a l’avantage de garantir des emplois non délocalisables dans une logique de proximité et d’être plus gourmande en main d’œuvre que l’économie linéaire. Le recyclage en nécessite par exemple 25 fois plus que la mise en décharge.

Les changements de consommation et de production qui accompagnent la transition écologique permettront de faire des emplois de l’économie verte des positions plus pérennes tout en améliorant les conditions de vie de tout un chacun. On peut retenir qu’en règle générale, il est possible de constater une réappropriation du sens du travail dans l’économie verte, grâce à la priorisation de l’impact social et écologique sur la rentabilité financière à court terme.    

Pour conseiller vos jeunes : 

Vous trouverez des offres d’emploi et des outils d’orientation sur le site emploi-environnement. Des formations y sont également proposées tout comme sur le site de l’Ademe.

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